ChroniCoeurs

lundi 22 mai 2017

Logan de James Mangold

Logan

Réalisateur : James Mangold
Acteurs : Hugh JackmanPatrick StewartDafne Keen

Résumé: 

Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.




Si vous êtes sur cette page, c’est certainement que tout comme moi, vous avez grandi avec les films X-men. Le 1er sorti en 2000 nous parlait d’une école pour marmots “spéciaux” menacée par un groupe d’individu comme eux, mais radicalisé.  Au milieu de ce conflit: Wolverine, l’enfant pas sage, immortel et contre toute forme d’obéissance. Animal et sauvage, il a toujours été la pierre angulaire des  histoires contées.
Si bien qu’en 2009 il a droit à sa genèse sur grand écran, puis en 2013… enfin bref, il est le protagoniste le plus emblématique de l’univers cinématographique X-men.

En 2029, Logan est un surhomme fatigué portant les stigmates de batailles futiles, menées entre ses courses Uber et la médication apportée à son mentor Charles Xavier, nonagénaire devenu sénile et vulgaire.  Il est aidé dans sa tâche par Caliban, formant ensemble le trio final d’une espèce en voie d’extinction : Le Mutant. Mais quand notre héros, ou ce qu’il en reste, croise le chemin de Laura, il sait son dernier combat non loin.

Avec un Hugh Jackman au plus haut de son interprétation, on est forcément subjugué par ce bodybuilder en fin de carrière, vieillissant de plus en plus, ayant troqué sa peau d’ébène contre des cicatrices témoignant d’une époque extrême où le génétiquement évolué n’a plus sa place.

Ici pas de Block Buster grand public. L’aventure sera sans merci, entre le western et le Road Movie de la rédemption. Plus on (enfin eux) avance et plus le passé ressort, les blessures sont profondes et la colère est grande. Pas besoin de prendre le spectateur par la main, il est adulte maintenant, il comprendra lui même, par les dialogues, les easter eggs à l’image, les attitudes des personnages.
Car oui, même si l’action est présente on a droit à de très jolis plans rapprochés, à l’égal d’un journal intime nous délivrant à chaque fois un peu plus le poids de chacun.

James Mangold ayant également réalisé le combat de l’immortel en 2013, il y a ici une vraie césure entre les deux opus. Comme une liberté d’expression du metteur en scène. Il est fort possible que les studios 20th Century Fox ai appris de leurs erreurs avec les 4 fantastiques et garder les qualités de Deadpool. Les cadres sont beaux, sorte de peintures post-apocalyptiques tentant de nous faire concevoir que la déchéance de l’humanité n’était pas due aux mutants et leur disparition le fruit du hasard, comme si cette espèce nouvelle s’était auto-détruite pour éviter de cohabiter dans ce monde.

Logan signe la fin d’une ère. Le passage de l’enfance à l’âge adulte où on nous annonce que les super-héros de nos jeunes années sont des alcooliques violents survivants tant bien que mal dans une société ne voulant  pas d’eux. Il est ironique que cette transition (ou conclusion) soit transmise à une petite fille devant vivre avec ce fardeau, ne sachant si elle doit être tout public ou interdit au moins de 12 ans.

Magnifique bouquet final, je conseille tout de même d’avoir visionné tous les autres X-men pour apprécier complètement le travail sur la saga et ressentir toute l’émotion créée via ces longs-métrages.

Avec le déclin critique subit par les superproductions Marvel et DC, on est en droit d’observer Logan comme une métaphore du système. Exténuée d’avoir été pompé jusqu'à la moelle, et qu’un genre vu comme inaltérable et invincible se retrouver à mourir, par la force des choses, ou à cause de personnes pensant pouvoir le contrôler ou l’améliorer. Laura serait alors une nouvelle production, un hybride entre le film Pop-corn et celui d’auteur, réconciliant les réalisateurs indépendants et les gros studios mais aussi les cinéphiles et les spectateurs occasionnels, comme ont pu le faire Fight Club ou Old Boy.

Tout ceci n’est bien sûr que supposition et il appartient à chacun d’en faire l'interprétation voulue.
David




Durée : 2h17
À partir de : 15 ans
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Date de sortie: 1er mars 2017


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